21 juin 22h00, Stade International du Caire. L’Égypte donne le coup d’envoi de SA Coupe d’Afrique. La boule au ventre, c’est Mo Salah, l’idole de tout un peuple qui touche le premier ballon de cette compétition. Comme souvent, cette première rencontre est hachée, on sent les joueurs pris par l’ampleur de l’évènement, comme le public, qui n’attend qu’un but pour pouvoir se déchaîner.
Après une première période terne, les deux équipes rentrent au vestiaire dos à dos. Au début de la seconde période, et contre toute attente, c’est le Zimbabwe qui ouvre la marque. La stupeur est totale. Les Égyptiens se voient déjà sortir de leur compétition, celle qu’ils se devaient d’emporter devant leur public. Les minutes passent et la défense zimbabwéenne tient. 4 minutes de temps additionnelles. Dernier coup franc pour les locaux. Salah s’élance, envoie un missile qui frappe la barre, retombe dans les pieds d’Elneny qui n’a plus qu’à pousser le ballon au fond des filets. 1-1, l’honneur est sauf, les supporters peuvent respirer. Un but qui a l’effet d’élétrochoque pour les Pharaons qui s’imposeront lors des deux autres matchs de leur groupe face à la RDC et l’Ouganda pour terminer premiers de son groupe.
Les favoris sont tous là au moment du coup d’envoi des phases de poules. Dans le groupe A, l’Égypte termine donc première talonnée par le Zimbabwe auteur d’une très bonne compétition. Le groupe B verra le Nigéria sortir à la première place suivi de la Guinée. Madagascar, petit poucet de la compétition termine 3e, mais, mais passe quand même l’étape des poules en faisant partie des meilleurs 3e. Parmi les autres qualifiés, on retrouve l’Algérie, le Sénégal, la Tunisie ou encore le Ghana.
Les choses sérieuses commencent dès les 1/8 de finale avec des affiches de prestige. Le Maroc d’Hervé Renard joue sa peau face à Madagascar et à la surprise générale, ce sont bien les insulaires qui l’emportent grâce à une tête de Jeremy Morel. L’effet Renard n’aura pas eu lieu et les Marocains rentrent au pays dès les 1/8e. Le Sénégal de son côté dispose du Zimbabwe. Le Cameroun tenant du titre va se sortir face à la Guinée à cause notamment d’une tentative loupée du Parisien Choupo-Moting lors d’une ultime séance de tirs au but. L’Égypte continue son petit bonhomme de chemin en éliminant sereinement l’Afrique du Sud.
Sur l’autre partie de tableau, le Nigéria doit faire face aux coriaces Kenyans. Poussé aux prolongations, c’est le jeune Chukwueze de Villarreal qui offre les ¼ aux Super Eagles. L’Algérie peut remercier Delort qui, déjà auteur de deux buts lors de la phase de poules, continue de régaler avec un doublé face à l’Ouganda. Enfin, la Tunisie de Khazri se débarrasse de la Côte d’Ivoire et le Mali bat le Ghana.
La compétition bat son plein durant le mois de juillet et les ¼ de finale sont déjà ! Madagascar, récent tombeur du Maroc, doit maintenant faire face au Sénégal. Après avoir ouvert le score dès l’entame de match, les petits poucets subissent la foudre sénégalaise portée par un Sadio Mané intenable qui inscrit un triplé. L’Égypte doit maintenant affronter la Guinée, vainqueur surprise du Maroc aux tirs au but. Solides et appliqués, les Pharaons disposent une nouvelle fois de leur adversaire avec un but de Salah et une réalisation de Mohsen. De l’autre côté du tableau, le Nigéria subit la loi des Algériens portés cette fois-ci par Bensebaini buteur de la tête sur un corner. Enfin, la Tunisie peut remercier Khazri double buteur (un coup franc, un penalty) pour foncer vers les demi-finales
On arrive dans le dernier carré de la compétition. Première affiche : un bouillant Égypte-Sénégal. Dans un stade ac GVquis à leur cause, les coéquipiers de Mohamed Salah savent qu’ils n’ont pas le droit à l’erreur face aux Sénégalais. Malgré les velléités offensives des deux équipes, aucun des 22 acteurs ne trouvera la faille lors des 120 minutes. C’est donc les penaltys qui décideront du nom du premier finaliste. Mohamed Salah s’avance le premier et envoie sa frappe dans le ciel du Caire. Le joueur de Liverpool ne réagit et pas et reste stoïque face au gardien pendant de longues secondes. Conscient de l’opportunité qui leur est offerte, les Sénégalais ne tremblent pas transforment leurs cinq tentatives pour s’offrir leur première finale depuis 2002. Tremblement de terre sur le continent, l’Égypte est éliminée de sa propre compétition.
Dans l’autre affiche, on assiste à un duel entre l’Algérie et la Tunisie. Une rencontre qui offre un tout autre spectacle que la première demi-finale. Dès l’entame de match, les Fennecs prennent le match par le bon bout en ouvrant très vite la marque par Mahrez. En seconde période, Feghouli puis Delort, encore, permettent aux Algériens de prendre le large. Pour autant, les Aigles de Carthage sont loin d’avoir dit leur dernier mot. Sliti (80e) et Srarfi (87e) réduisent la marque. Tout un peuple se prend alors à croire en un exploit historique, mais au bout du temps additionnel, sur une ultime contre-attaque, c’est Bounedjah, fraîchement entrée, qui vient clore la marque. On aura donc droit à une finale Sénégal-Algérie
Les heures précédant la finale sont longues. Djamel Belmadi, le sélectionneur des Fennecs a mis son groupe en autarcie depuis plusieurs jours et aucun joueur n’a été aperçu depuis plus de 48h. Du côté des Sénégalais, l’attitude est différente et les joueurs se prêtent volontairement au jeu des interviews, sourire aux lèvres.
Le 19 juillet à 21h, le coup d’envoi de la grande finale est donné au Stade international du Caire. Au bout de cinq minutes, premier coup de théâtre, Niang est fauché dans la surface par son coéquipier du Stade Rennais Bensebaïni dans la surface. L’arbitre ne bronche pas sur le moment, mais interrompt ensuite le jeu, l’arbitrage vidéo lui ayant signalé une possible erreur. Après de longues minutes de visionnage, la décision est prise, c’est un penalty. Mané s’avance et tente la panenka. Le portier algérien n’ayant pas bougé, il se saisit du ballon très facilement et redonne espoir à son équipe. Tout est relancé. Boostés par cet échec, les coéquipiers de Brahimi se ruent à l’attaque et ne tardent pas à trouver la faille. Sur un coup de pied arrêté excentré, Bensebaïni, fautif sur le penalty, s’envole plus haut que tout le monde pour claquer une tête qui fait mouche. 1-0 à la mi-temps.
Au retour des vestiaires, Aliou Cissé prend le pari de lancer le Nîmois Sada Thioub. Un choix qui va dans un premier temps se révéler payant. Très vite, il se distingue par ses dribbles chaloupés et déstabilise à plusieurs reprises la défense algérienne. C’est même lui qui va délivrer une passe décisive pour Mané qui cette fois ne tremble pas face au gardien. 1-1. Prolongations.
Les joueurs montrent des signes de fatigue après ce mois de compétition. Les efforts sont de plus en plus durs et la qualité de jeu s’en fait ressentir. Chaque contre-attaque est dangereuse et les gardiens rivalisent de talent pour faire durer le suspens. Pour autant, à la 112e minute, Mahrez récupère un ballon dans les pieds de Gueye. Le Citizen se retrouve en duel face à Koulibaly qu’il élimine d’un passement de jambe supersonique. En duel face au gardien, l’Algérien ne tremble pas et ouvre son pied pour glisser la balle sur la droite du gardien. 2-1, il faut désormais tenir. Les Sénégalais sont tous dans la surface des Verts qui repoussent tant bien que mal les offensives. Finalement, l’arbitre décide de mettre fin à cette rencontre. Les Algériens l’ont fait, ils sont champions d’Afrique pour la première fois 1990.
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